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Dimenjada des Amis de l’EOE à Nissa

Cette année, le week-end des amis de l’EOE s’est déplacé dans le temps et l’espace : rendez-vous était donné aux amis de l’EOE qui voulaient/pouvaient pour le week-end de Pâques dans la ville de Nice.

Pour des raisons pratiques (la distance…), le premier rendez-vous était le samedi à 12h30, au restaurant, pour se retrouver et commencer à découvrir les spécialités nissardes. C’est Hit Import qui nous a accueillis : Hit est un disquaire historique de Nice qui avait dû fermer et qui a rouvert moitié disquaire moitié restaurant. Et chez un disquaire on est accueillis en musique : par un disque de Nux Vomica d’un côté, et par Alice au fifre de l’autre. Le plaisir de se voir, de bavarder un peu, et c’est déjà l’heure de passer à table. Pour cette première rencontre avec la cuisine nissarde, des gnocchis étaient au menu.

Un peu de temps libre pour se promener, et nous nous sommes retrouvés place Saint-François dans le vieux Nice : Alice, de notre équipe d’organisation, et son groupe de grailles nous avaient invités à un passa-carrièra (déambulation musicale dans la rue). Entre le Babazouk (autre nom de la vieille ville), et jusqu’en bord de mer à Rauba-Capeu (un lieu où il y a beaucoup de vent, ce qui est l’origine de son nom). On a pu se promener, bavarder, faire entendre la musique et la langue du pays aux curieux. Puis arriva l’heure de penser à manger, et le moment de goûter une spécialité de Nissa, la Socca!! Mais où aller avec un groupe d’une vingtaine de personnes ?

C’est là qu’est intervenue Carlòta, nissarde membre de l’IEO 06, née dans le quartier du port il y a plus de 80 ans. Elle a pris la décision de nous amener chez Pipo, rue Bavastro. Et quand Carlòta décide, on le fait. Le restaurant ne veut pas un si grand groupe ? Ca ne fait rien ! On y va. Plus d’une vingtaine de personnes qui arrivent d’un coup dans un restaurant quasi complet ? Un peu de négociations et ils nous trouvent 3 tables pour nous installer. Et maintenant la carte : de la socca bien sur, de la pissaladière, des mini pan-bagnats. Jusqu’ici tout va bien. Mais aussi de la socca garnie (oignon, poivron, parmesan), et ça, ce n’est pas dans la tradition nissarde. Ce qu’on a mangé était bon, mais quelle honte ces recettes de touristes ! 😉

Le dimanche nous avions rendez-vous au marché de la Libération devant la gare du Sud, qui est l’ancienne gare rénovée des chemins de fer de Provence. La nouvelle gare, d’où part le train des pignes (qui va de Nice à Digne), est un peu plus loin. Tiens, comme on parle du train des pignes, c’est l’occasion de vous partager cette chanson Ne fermez pas la ligne du train des pignes, une chanson de lutte pour maintenir la ligne il y a quelques années.

Retournons au marché de la Libé. L’idée était de découvrir des spécialités de la région et de trouver quoi porter pour le repas du soir. Mais pendant que le groupe se rejoignait, nous avons eu un invité : Jérémie, maître d’école en classe bilingue à Nice, mais aussi joueur de mourra, pilou, de théâtre nissard (avec la troupe du théâtre Francis Gag), et chroniqueur du Diari. Et donc nous nous sommes installés pour discuter, d’enseignement (il faut savoir qu’à Nice, il y a de l’enseignement bilingue dans deux écoles, et des cours de nissard dans plus d’un collège/lycée), mais aussi de culture occitane à Nice et dans les territoires de notre équipe. Bon, théâtre Francis Gag, Morra, pilo, je pense qu’il faudrait présenter tout ça, non ?

Pour le pilou, c’est un sport traditionnel de la région de Nissa qui se joue avec une pièce trouée. Pour plus d’informations, vous pouvez regarder sur occitanica ou écouter (encore une fois) Nux Vomica.

La Mourra est un jeu traditionnel du pays nissard qui a été oublié, et qui recommence à être pratiquée depuis quelques années. Un livre et un tutoriel peuvent aider à connaître ce jeu. 

Pour le théâtre Francis Gag, c’est une troupe de théâtre en nissard qui joue deux pièce de théâtre chaque année dans le théâtre Francis Gag (en ville vieille), généralement en décembre et en mai. Dans le répertoire, il y a des pièces d’un répertoire historique, et des pièces de création plus récente. La troupe peut se déplacer pour jouer en dehors de Nice. Je vous conseille le site du Theatre niçois Francis Gag : on peut y voir le répertoire de la troupe, son actualité, mais aussi lire les pièces (ou en voir des vidéos).

Vous voyez qu’il y a des choses à dire sur la culture nissarde ! De quoi donner des idées de thématiques possibles pour des échanges culturels.

Le rendez-vous suivant était à 14h pour une visite guidée de Nice en nissard. Le guide était Patrice Arnaudo, professeur de nissard. Nous nous sommes retrouvés place Garibaldi, devant la statue de Giuseppe (Pepin) Garibaldi, né à Nice en 1807. Nous avons commencé par rencontrer cet homme important dans l’histoire de Nice, mais nous nous sommes également intéressés à ce qu’était Nice à son époque. Puis, nous sommes allés rencontrer une autre héroïne de Nice: Catarina Segurana, une héroïne du siège de Nice pendant la guerre faite à la ville par une alliance franco-turque. La chanson “Enfants de Nissa Maritima” qu’on peut écouter ici nous dit d’ailleurs que les enfants de de Nissa Maritima sont tous enfants de Catarina. Nous nous sommes promenés dans le vieux Nice à travers d’autres personnages de l’histoire de la ville : Joan Nicola (qui a fondé la troupe folklorique La Ciamada Nissarda, et qui a écrit plusieurs chansons en nissard), Juli Eynaudi, un poète Nissard, Rosalindou Rancher, un autre poète nissard (que la Nemaïda était au programme de l’agrégation d’occitan de 2025), et encore Francis Gag (et les chroniques de Tanta Victourina que peuvent être retrouvées dans Li minuta nissardi). Nous avons aussi parlé du château, et de sa colline, que le château était un lieu de vie dans la Nice historique, mais aujourd’hui, de château il n’y en a plus à cause du roi de France Louis XIV. La visite s’est terminée devant le palais des ducs de Savoie, aujourd’hui résidence préfectorale. Une visite riche en découvertes, tant per les lieux que l’histoire et la culture de Nissa.

Pour la soirée du dimanche soir, la soirée principale de cette dimenjada, nous nous retrouvés aux Diables Bleus, route de Turin. Repas partagé, musique, danses et chants étaient au programme de cette soirée co-organisées avec la chorale féministe Les grenades rouges. Et bien sûr pour présenter l’EOE aux curieux (qui deviendront peut-être des intéressés puis des participants). Nous avons donc mangé, discuté, dansé, et chanté. Un chansonnier, qui mélange des chansons de l’EOE, du pays nissard et de toute l’Occitanie, était distribué pour la Dimenjada. Pour les curieux, vous pouvez le retrouver à la fin de cette article. Un bon moment de partage.

Et la fin de la dimenjada arriva bien vite… Encore un repas partagé, mais cette fois « en riba de mar », sur la plage : le soleil était de la partie, et chacun pouvait arriver et partir à son rythme, en fonction des contraintes pour rentrer à la maison. Bien sûr, pendant ces trois jours, nous n’avons pas pu voir toute la Nice « nissarde » : festins (de Mai, des cougourdons, ou dans l’arrière-pays), théâtre en nissard, balèti, visite dans les vallées (Paillon, Roya, Vésubie, Tinée), il y a encore beaucoup de choses à découvrir. Mais avant, il est surtout l’heure de se dire « a lèu lèu a l’EOE »!

Autres références sur Nice dans le désordre :